La France est parait-il en danger d'islamophobie. Il faudrait déjà savoir ce que l'on entend par cet adjectif.
Admettons que ce soit la réalité. Ce n'est pas admissible.

Mais savez-vous pourquoi cette dérive insupportable semble s'imposer ? En partie à cause des Pieds-Noirs selon Henry Laurens, professeur au Collège de France, historien spécialiste du monde arabo-musulman. Le 10 juillet 2013 Bernadette Sauvaget, journaliste à " Libération " recueille les propos de M Henry Laurens sur la perception de l'islam dans la société française.

A la question : " Y a-t-il des facteurs historiques qui aujourd'hui encouragent, en France, l'islamophobie ? ", voici sa réponse.

" C'est certain. La mémoire de la guerre d'Algérie, par exemple. La société française comprend une composante non négligeable d'anciens pieds-noirs, un nombre supérieur au million de personnes. Dans la mémoire coloniale, il y a quelque chose du genre : " Ils nous ont foutus dehors ; on ne voit pas pourquoi ils sont là, en France ! ".
Le complexe de supériorité coloniale du petit blanc pose aussi une sorte de ligne rouge, qu'il n'y ait pas de musulmans en position d'autorité ".
http://www.liberation.fr/societe/2013/07/10/henry-laurens-un-changement-de-nature-de-la-laicite_917084

Décidemment, les " anciens " Pieds-Noirs sont mis à toutes les sauces. S'ils n'existaient pas il faudrait les inventer.
Que des universitaires supposés par définition, intelligents utilisent des arguments pareils, c'est renversant.

Ce monsieur a remis au goût du jour le concept de l'immortalité.
Comment une communauté qui comptait à l'époque de l'exil, 1 400 000 (PN du Maroc et de Tunisie inclus), peut se retrouver, 51 et 57 ans plus tard, encore compter " un nombre supérieur au million de personnes " ?
Chacun d'entre nous peut compter autour de lui les vides laissés par ses êtres chers disparus.
On peut estimer à environ 40 % les décès de PN nés en Afrique du Nord, ce qui ramènerait le nombre à environ 840 000 personnes. Dans un pays de 65,8 millions d'habitants cela représente 1,2 %. A supposer que tous les PN fassent preuve d'une islamophobie sans bornes, on peut évidemment constater sans rire, compte tenu de leur nombre écrasant, leur influence prépondérante sur la montée de l'islamophobie.
Evidemment, si l'on rajoute leurs enfants, leurs voisins, leurs collègues de travail, leurs amis de Facebook, alors, c'est vrai, on se retrouve avec un nombre largement supérieur à un million de personnes.

Soyons un peu sérieux. Il y a dans la communauté Pieds-Noirs, des islamophobes, des anti juifs, des voleurs, des menteurs, des salauds ; comme partout ailleurs.
Le " petit blanc de souche " n'a pas de leçons à nous donner ; il en a, parmi ses homologues, quelques uns pas piqués des vers.
L'érudition ne donne pas non plus, tous les droits. Parfois, il n'est pas possible de tout expliquer pleinement. Peut être n'a-t-on pas exploré toutes les pistes ; peut-être s'interdit-on d'emprunter des cheminements du raisonnement qui peuvent déstabiliser ; peut être choisit-on la solution confortable pour rester en accord avec soi-même ; peut être s'est-on trompé…

Quoiqu'il en soit, il serait bon que les mouches changent d'âne.
Ceux là même qui s'insurgent contre les amalgames et la stigmatisation des minorités, les servent aux Français d'Algérie avec une frénésie inquiétante. C'est insultant, c'est bête, c'est lâche et c'est hypocrite, mais c'est tellement simple à mettre en œuvre.
Cela devient un réflexe conditionné.
Le réflexe de Pavlov marche aussi chez les humains.

Dans les amalgames douteux, voir aussi :
- Un politologue qui dérape
- Comparaison n'est pas raison
- Un journaliste au pays des bidochons

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Mis en ligne le 24 octobre 2013

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