Les Pieds-Noirs
1962 L'EXODE
Les Pieds-Noirs
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1962 L'EXODE

"On choisit pas ses amis on choisit pas sa famille. On choisit pas non plus les trottoirs de Manille de Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher ...." "Etre né quelque part" Maxime le Forestier

"Imaginez... Demain vous partez !! Derrière vous la maison, les voisins, les odeurs ; le stade, l'église et le cimetière ; la couleur de la terre, de la lumière et sur ce banc votre premier baiser.. Il ne s'agit pas de déménager mais bien de se couper en deux. DEMAIN VOUS VOUS QUITTEZ."

Ces quelques pages n'ont pas pour but de refaire l'histoire. Elles contribueront, modestement au devoir de mémoire. Peut être pour certains, seront elles pénibles puisqu'elles raviveront des souvenirs vécus. Les adeptes du " c'est bien fait pour eux " y trouveront des motifs de moqueries et de mépris auxquels ils nous ont habitués depuis quarante huit ans. Ceux qui sont intéressés par l'histoire de France escamotée, pourront entrevoir le traitement infligé à des compatriotes (?) dont un des plus grands crimes fut d'avoir voulu rester français, sur leur terre natale, envers et contre tous. On les appela " Pieds-Noirs " employé souvent avec une nuance péjorative, puis rapatriés, terme impropre puisqu'ils ne furent pas ramenés dans leur patrie, mais déracinés de leur terre d'origine.

Donc, pas de discussion concernant le bien fondé ou non de l'indépendance, mais seulement décrire ce qui s'est réellement passé pour le " petit peuple ", ces " petits blancs " qu'une désinformation perfide assimila aux riches " colons ", pour mieux justifier l'abandon honteux d'une population civile dont le revenu moyen était inférieur de 20 % à celui de la métropole.

C'est un message à la nation inerte, amorphe, anesthésiée par les fabricants d'histoire officielle, par les humanistes professionnels à l'affût de la victime médiatique, par les journalistes cathodiquement corrects, prompts a refermer les poubelles de l'histoire en salissant l'honneur de ceux qu'ils y ont enfermés.

C'est un rappel pour toutes ces bonnes consciences qui aujourd'hui, s'émeuvent, s'indignent et se mobilisent pour tout et n'importe quoi. A tous ces nouveaux " résistants ", ces " indignés ", ceux qui hurlent pour la fraternité et l'égalité avec la même force qu'ils emploient encore pour nous diffamer, pour nous humilier et pour nous dénier tout droit élémentaire en s'opposant à la seule évocation de nos souvenirs.
A tous ces sélecteurs de conscience qui s'arrogent le droit d'empêcher toute reconnaissance posthume à nos disparus et tout recueillement à la mémoire de nos morts, nous qui n'avons plus de cimetière à fleurir.

C'est aussi, une mise au point destinée à nos enfants qui ne savent pas ou qui ne veulent pas savoir ce qui fut infligé à leurs parents et grands-parents. A ces jeunes qui oscillent entre honte et oubli. Pour qu'ils mesurent enfin la peine endurée et le courage qu'il fallut à leurs ainés, pour la surmonter.
A tous les autres, jeunes et moins jeunes qui baissent la tête comme si le signe de Caïn était tracé sur leur front. Ceux qui nient leurs origines, comme si un crime immonde avait gâté leur lignée. Comme si leurs ancêtres désignés canailles ou renégats pourraient nuire à leur carrière dans cette société factice.

Nous fumes donc chassés comme des vauriens, d'une terre qui était nôtre puisque de plus en plus s'instaure le principe de " droit du sol ". Beaucoup d'entre nous faisaient partie de la quatrième voire cinquième génération née sur le sol algérien.

A l’heure ou nous assistons à ces catastrophes climatiques, à ces malheureux sinistrés, ou à ceux qui frappés d’expulsions, en larmes, sont obligés d’abandonner l’œuvre d’une vie, certains “ métropolitains ” comprendront, peut être, ce qui fut la détresse d’un petit peuple de l’autre coté de la mer contraint à quitter sa terre natale sans espoir de retour....

Plus qu'un devoir de mémoire, il nous faut aussi éclairer certains aspects de cette vérité tronquée. Au delà de toute passion, en essayant d'apporter une contribution modeste pour la reconnaissance d'un épisode qui n'est sans doute pas le plus glorieux de l'histoire de France, mais n'en déplaise à certains, qui en fait intégralement partie. La patrie des droits de l'homme a failli à plus d'un titre.

Même si l'exode n'a concerné directement qu'un million de Français de " seconde zone ", de toutes confessions. Pour tous ceux disparus, silencieux, bâillonnés, ceux que l'on a aimé et qui sont tus à jamais. Pour ceux qui ont hurlé sans jamais être écoutés. Pour tous, musulmans, juifs et chrétiens privés de leur source de vie, ces quelques pages seront pour eux...

Quand tu ne sais pas où tu vas, retourne toi pour savoir d'où tu viens.
Proverbe éthiopien

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Mis en ligne le 10 sept 2010 - Modifié le 23 août 2012

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