SAC ou pas SAC ?
Une thèse accrédite l'hypothèse que SAC, Service d'Action Civique aurait largement contribué à la lutte anti OAS en étroite collaboration avec l'organisation barbouzarde.

Une commission d'enquête sur les activités du SAC dont la résolution a été adoptée par l'assemblée Nationale le 17 décembre 1981 sur proposition du groupe communiste le 24 juillet 1981 après examen, le 1er octobre 1981 qui déclarait recevable la proposition de résolution par la commission des lois (rapport N°402).

Cette commission avait pour but de " faire toute la lumière sur les activité du Service d'Action Civique (SAC) et de déterminer les complicités dont il a pu bénéficier à tous les niveaux. "

Elle était composée de : MM. Alain Hautecœur, Président; François Massot, vice-président; Alain Vivien, Secrétaire; Louis Odru, Rapporteur.
MM. Jean-Pierre Balligand, Pierre Bourguignon, Maurice Briand, Bertrand Delanoë, Jean- Pierre Destrade, René Drouin (Depuis le 22 janvier 1982 en remplacement de Mme Françoise Gaspard), Gilbert Gantier, Edmond Garcin, Gérard Goules, Yves Lancien, Marc Lauriol, François Londe, Alain Madelin, Mme Paulette Nevoux, MM. Jean Tiberi, Georges Tranchant, Claude Wolff.

A noter que lors de la séance du 19 janvier 1982, les commissaires appartenant aux groupes RPR et UDF ont cessé de participer aux travaux de la dite commission.

Le rapport (955) fut remis à M le Président de L'Assemblée Nationale le 17 juin 1982.
Le dépôt fut publié au journal officiel du 18 juin 1982.
Les extraits du compte rendu on fait l'objet d'une diffusion parue sous le titre.
" Rapport de la commission d'enquête sur les activités du Service d'Action Civique, aux éditions Alain Moreau. (Imprimée en août 82)

Les audiences des différents intervenants, et notamment de ceux qui étaient le plus proche du pouvoir, se résument à une suite d'étonnements, de pertes de mémoire, d'imprécisions ou de négations peu crédibles. Nous en produirons quelques extraits frappants.

Notre but n'est pas ici de décortiquer le vrai du faux ou de faire l'historique du SAC. Ce serait fastidieux et pratiquement impossible tant l'écheveau est embrouillé.

Il n'en reste pas moins que la majorité des témoignages, proclame avec insistance, que le SAC n'a pas participé à la lutte contre l'OAS.
Il paraît cependant bien curieux que cette organisation gaulliste avant tout, soit restée les bras croisés et n'ai pas eu d'influence sur le cours des évènements.
Après avoir examiné les différentes interventions et réalisé certains recoupements, notre sentiment est que, si il semble vérifié que le SAC n'ait pas en tant que tel, participé activement, c'est à dire physiquement à la lutte anti OAS (1), il tira les ficelles dans l'ombre en mettant en place des complicités et une organisation dont le MPC profita pleinement.
Les liens avec le RPF et la présence troublante de Dominique Ponchardier en sont des éléments essentiels. Il est impensable que celui qui avait la responsabilité du service d'ordre du RPF, n'ait pas utilisé ses anciennes relations pour rendre plus efficace ses menées barbouzardes.

Il est possible que la démission de son président Pierre Debizet, qui était de sentiment " Algérie française " ait pu limiter l'implication directe. Beaucoup de membres actifs du SAC qui avaient lutté contre le FLN étaient hostiles à la politique d'abandon, ce qui contribua, sans doute, à " éclaircir les rangs ".

En résumé, il est fort probable que le MPC était le bras armé du Sac qui gardait ainsi sa distance sa légitimité et son " innocence ".
En effet une participation rendue trop voyante par une contribution trop audacieuse, aurait mis à mal sa devanture " honnête " et aurait de ce fait, compromis un gouvernement et son représentant qui se sont obstinés à proclamer que " les polices parallèles n'existaient pas ".

Mais alors pourquoi cet acharnement à posteriori, à nier toute implication ?
La commission d'enquête fut mise en place après la " tuerie d'Auriol " ou une famille entière avait été assassinée par des membres du SAC.
L'émoi qu'avait provoqué cette affaire et les différents scandales antérieurs ne pouvaient pas être mis sur le compte d'une organisation qui aurait défendu la légalité c'est à dire la lutte contre l'OAS.
Les dérives mafieuses ne pouvaient être que l'oeuvre de brigands incontrôlés.
Ainsi donc Le SAC originel drapé dans son soutien inconditionnel au chef de l'état, ne se trouvait discrédité ni par sa participation à une milice occulte pendant la guerre d'Algérie, ni par des agissements assimilables au grand banditisme.

Les fondateurs restaient des " chevaliers blancs " et le Gaullisme ne pouvait être tenu responsable, ni dans un cas ni dans l'autre, d'avoir enfreint l'illégalité.
Le " vrai " SAC, le pur, n'aurait donc existé que de 1960 à 1969 date du départ de De Gaulle.

Il est fort possible également que certaines barbouzes, cultivant le sentiment " ancien combattant " mettent un point d'honneur à affirmer qu'elles étaient seules à combattre véritablement l'OAS.

En outre les vieilles complicités à l'échelon le plus élevé de l'état restant à cette époque encore, d'actualité, les "couvertures" toujours actives auraient été mises à mal en cas de divulgations intempestives. Chacun sachant où l'autre a trempé, le jeu du " je te tiens, tu me tiens par la barbichette " neutralisait les vélléités de " bavardages " et tenait secrètes les compromissions des uns et des autres.

Sans doute, était-il difficile aussi, pour un orgueil souvent démesuré, de révéler que l'on fut victime d'une manipulation si grossière.

(1) Il est avéré que trois membres du SAC au moins (Gauthier, Biard, Clausure), ont fait partie des Barbouzes.

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Mis en ligne le 15 Juin 2005 - Modifié le 03 mars 2013

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